Parlez-vous d’argent en famille?
Ce n’est pas un sujet tabou, mais ce n’est pas non plus notre fil conducteur dans la vie. Chez nous, cela tourne plutôt autour de choses simples. Comme notre grande tradition du dimanche soir. On se retrouve en famille pour dîner ensemble. Les copains de mes enfants s’ajoutent parfois. On est vite une vingtaine. Je vais alors chercher à manger pour une cinquantaine d’euros: des frites, des fricadelles, et on est heureux. Tant qu’on prévient avant 18h, tout le monde est le bienvenu. Je suis le spécialiste pour organiser des rassemblements pas chers.
C’est-à-dire?
Une à deux fois par mois, j’organise un déjeuner boulettes-sauce tomate-frites chez ma maman (qui les prépare la veille) avec toute une série de gens actifs dans différents domaines: ministres, patrons d’entreprises, etc. Je mets alors mon tablier et je fais les frites. Il y a déjà 500 personnes qui se sont attablées chez nous. L’idée derrière, c’est la convivialité, et faire se rencontrer des gens issus d’horizons différents et qui ne se connaissent pas.
"Je pars du principe qu’il faut toujours garder une petite réserve. Si je gagne 50 euros, j’essaie de limiter mes dépenses à 30 euros."
Consacrez-vous un budget important à l’éducation de vos enfants?
C’est ma priorité. Je les aide quand ils en ont besoin et lorsque c’est justifié, surtout pour les études et les formations. À partir du moment où j’ai des enfants courageux et désireux de démarrer leur vie, j’essaie de les aider comme je peux.
Quel a été votre premier job?
À 17 ans, en 1978, j’étais semi-professionnel de football et je gagnais 375 euros par mois, soit 15.000 francs belges. Je n’avais pas de compte en banque et lorsque le dirigeant du club m’a donné mon premier salaire, il a dit: "fais attention de bien conserver ton argent". J’étais à peine parti que j’avais déjà été dépensé l’intégralité de mon premier salaire pour une chaîne hi-fi.
Quels sont les critères déterminants pour votre qualité de vie et pour lesquels vous êtes prêt à mettre le prix?
Avoir des conditions de vie familiale correctes, pouvoir vivre normalement avec du confort élémentaire, comme se nourrir et se chauffer, mais aussi avoir une maison confortable où l’on se sent bien. Une maison agréable sans être luxueuse. Un cocon. Ce sont mes priorités et bien sûr, quand on en a l’occasion, se faire un petit voyage sympa ou louer un gîte. J’ai toujours été très axé famille.
À quoi ne dépenseriez-vous jamais d’argent?
Les jeux d’argent. Je ne mettrais jamais un euro là-dedans. Je joue à Candy Crush et je suis actuellement au niveau 3.500. Oui, ça fait pas mal d’années que je joue et je n’ai jamais mis un cent dans cette app (qui propose d’avancer plus vite moyennant paiement).
Avez-vous une collection?
Oui, j’ai l’une des plus grandes collections de Schtroumpfs au monde. Je l’ai commencée à 12 ans et je les ai tous (700 figurines). Le dernier m’a été offert à l’occasion des 60 ans des Schtroumpfs par la fille de Peyo (et sa fondation). Ils ont été extraordinaires car ils ont lancé un avis de recherche spécialement pour moi. J’avoue qu’il m’est arrivé de faire des achats impulsifs pour un petit truc bleu. Même si je m’étais mis une limite à 50 euros, je l’ai dépassée pour les 2 ou 3 personnages manquants.
- 7: "Le nombre de mes enfants. Cinq filles et deux garçons, ce qui fait qu’en comptant mon épouse, je n’ai droit à la télécommande que le dimanche."
- 2: "Le numéro sur mon maillot de foot lorsque j’étais professionnel et que je jouais au Sporting de Charleroi."
- 4h: "L’heure à laquelle je me lève naturellement. C’est une chance et je ne suis jamais fatigué. Je n’ai donc pas particulièrement de mérite."
- 15: "Le jour de mon mariage avec Sylvie, c’était en septembre 2007."
- 22: "En référence aux attentats à l’aéroport de Bruxelles. J’étais à ce moment-là à Charleroi, mais ça a quand même été un traumatisme important et certainement une date que je ne pourrai jamais oublier."
Le niveau de salaire de certains sportifs ou patrons vous choque-t-il?
Je n’ai rien contre ceux qui gagnent hyper bien leur vie, mais il y a parfois des montants qui sont délirants. Quand je vois que des joueurs de football peuvent arrêter de travailler à 32 ans, moi, il me faudrait dix générations pour gagner la même chose. Il y a quand même des limites qui sont dépassées et qui sont dommageables pour l’image de la société. Il faut conserver des rémunérations élevées en fonction du niveau de responsabilité et des efforts qui sont demandés. Mais il ne faut pas non plus aller dans le sens inverse.
Quels comportements relatifs à l’argent vous insupportent?
Les démonstrations, l’arrogance et le bling-bling. Ceux qui se mettent par exemple debout sur une Ferrari avec une bouteille de champagne à la main. Ça m’écœure. On peut avoir de l’argent, je n’ai pas de souci avec ça, je ne suis pas jaloux des gens qui ont des belles choses, mais je déteste qu’ils aient besoin d’en faire la démonstration.
C’est quoi le vrai luxe?
Le temps passé avec la famille et les amis et faire de temps en temps une chouette surprise à mon épouse. Un voyage original de deux ou trois jours par exemple.